Bonheur d’apprendre, d’enseigner et d’éduquer !

Longtemps, on ne s’est pas demandé si les élèves, les personnels étaient heureux à l’École. Si elle prépare le bonheur public de demain, elle apprend d’abord aux futurs citoyens le respect des règles et le sens de l’effort. Que fait-elle du bonheur de l’instant ?

Ce bonheur semble peu compatible avec une forme scolaire consolidée au fil des siècles, avec un modèle d’enseignement fortement transmissif, avec une organisation solidement contrôlée et hiérarchisée du ministère à la classe, avec des destins scolaires corrélés à l’origine sociale. Le serait-il avec la fermeture temporaire des écoles et de nouvelles formes d’enseignement ?

Cet ouvrage cherche à mesurer ce qui a changé à l’École en soixante ans, à déterminer le cap suivi au travers des alternances politiques, en fonction des injonctions internationales et des apports de la recherche. Quelles sont désormais la place de l’élève et celle des parents ? Quels rôles jouent les instruments numériques, les médias et les tiers-lieux ? Comment l’élève construit-il son parcours, en classe, dans sa vie scolaire, dans sa vie de jeune ? En quoi l’approche curriculaire peut-elle mieux répondre aux enjeux actuels que l’approche par programmes disciplinaires juxtaposés ? Le bonheur n’est-il pensable que dans les marges des « écoles différentes », ou peut-il être au cœur d’une refondation de l’école publique ?

En examinant ces questions sous différents angles, en donnant la parole à des élèves et des professionnels de l’éducation, l’ouvrage dessine le fil rouge d’une transformation en cours, œuvre collective de tous les acteurs de l’éducation.

Collection : Au fil du débat-Essais

Parution : 4 février 2021
Broché : 224 pages
Format : 14 x 20,5 cm

ISBN : 978-2-7013-2102-8

Réf : 121813
Prix : 19 € TTC

À propos des auteurs

Inspecteur général de l’Éducation nationale honoraire, Jean-Louis Durpaire, expert associé à France Éducation International, est membre professionnel du laboratoire BONHEURS de CY Cergy Paris-Université.

Inspecteur d’académie, inspecteur pédagogique régional honoraire, Jean-Pierre Véran, expert associé à France Éducation International, est membre du comité de rédaction de la Revue internationale d’éducation de Sèvres et membre professionnel du laboratoire BONHEURS de CY Cergy Paris-Université.

Spécialistes de la documentation et de la vie scolaires, ils ont l’un et l’autre activement contribué à la réflexion sur l’éducation aux médias et à l’information, sur les usages et le rôle du numérique dans l’éducation ainsi qu’à l’évolution des espaces scolaires.

François Durpaire (préface) est historien, spécialisé dans les questions d’éducation et de diversité culturelle aux États-Unis et en France.

Extraits choisis

Paroles de collégiens : quatre collégiens de 3e

Le bonheur, pour moi, dit l’une, c’est un sentiment passager, qui nous rattache à l’enfance, par exemple, dans la cour de l’école, où je jouais à cache-cache avec mes amoureux. Aujourd’hui, au collège, c’est moins spontané. Mais je suis heureuse en arts plastiques, car on est installé autour de tables carrées, conviviales, où on travaille, on est autonome, on rigole aussi, l’ambiance est bonne.

Le bonheur, dit un autre, ça n’a pas sa place au collège : le collège nous apporte des choses, mais le bonheur n’est pas dans le contrat.

Moi, dit la troisième, je suis bien passée de la fin de l’école au début du collège. Mais le vrai bonheur, c’est quand on découvre des choses inconnues, en sorties ou en voyages scolaires.

Et la quatrième : le regard et les remarques d’élèves envers d’autres ne facilitent pas le bien-être de tous au collège. Pour trouver un peu de bonheur, il faut un peu de confiance et quelques amis bienveillants.

En classe, les travaux en groupe nous permettent de passer de bons moments en partageant nos idées et nos connaissances. C’est un bon moyen de sympathiser avec les autres élèves de ma classe.

De « boucler le programme » à prendre le temps de l’écoute pour faire acquérir l’essentiel

Même si ses principes fondateurs visaient à former des citoyens libres et éclairés, l’École de la République a longtemps privilégié la transmission de savoirs sans débats possibles en son sein ; la remise en cause s’est effectuée de manière progressive sous l’influence de l’évolution même de la recherche scientifique où s’affirmait l’importance des démarches pluridisciplinaires, du travail en équipe, du débat comme moteur du progrès. En outre, la croissance exponentielle du volume des connaissances, des ressources documentaires, d’informations de toutes origines, l’accès à celles-ci rendu bien plus large par l’avènement du Web, les tensions progressives entre information et désinformation ont fait émerger la nécessité d’une nouvelle priorité éducative : l’éducation critique aux médias et à l’information. En soixante ans, on a donc assisté à un changement de paradigme éducatif en correspondance avec un changement de modèle culturel qui lui-même mérite d’être questionné. […] Démultipliée par la puissance des réseaux sociaux, l’intolérance a conduit au terrorisme contre l’École avec l’assassinat d’un enseignant. Le bonheur d’enseigner, le bonheur d’apprendre, le bonheur à l’école n’ont jamais paru si loin, si difficiles à créer ; pourtant toutes les manifestations, tous les gestes qui ont suivi l’assassinat laissent entrevoir ce sursaut d’une République unie.

Sommaire

Préface de François Durpaire – Fin de l’École versus École du bonheur

  • Pour dire d’abord que l’École est plus que jamais nécessaire
  • Pour dire ensuite que l’École est le meilleur outil pour transformer le monde
  • Pour dire enfin que l’École a besoin de se transformer

Introduction

  • D’une École des connaissances à l’École de la vie
  • Des ruptures et continuités peu lisibles dans les programmes
  • Des interrogations sur les compétences cognitives
  • L’émergence des compétences émotionnelles et sociales
  • De nouvelles instructions pour une École de la vie
  • En guise de conclusion

De l’élève récepteur à l’élève acteur engagé et épanoui

  • Vers un enseignement mieux adapté au monde d’aujourd’hui
  • Une vision plus ouverte et innovante de l’action documentaire
  • Une prise en compte pertinente du numérique
  • Des élèves réellement responsables pour davantage d’engagement et de bonheur
  • Bonheur d’enseigner, bonheur d’apprendre
  • En guise de conclusion

Du pilotage vertical descendant au management par contrat

  • Un double modèle vertical multiséculaire
  • De l’État régulateur vers l’État stratège
  • L’entrée de l’Éducation nationale dans le nouveau management public
  • Le projet comme premier outil du management dans l’éducation
  • Le dialogue et ses instances pour rendre effectif le changement
  • Les indicateurs pour objectiver les éléments du changement
  • Une mue, de multiples freins
  • D’un gouvernement hybride à une véritable gouvernance
  • Une décentralisation complète pour le bien-être de tous ?
  • En guise de conclusion

De l’orientation subie à l’orientation choisie

  • Une gestion des flux par la distillation
  • De l’orientation professionnelle à l’orientation scolaire et professionnelle
  • De l’éducation à l’orientation au parcours Avenir
  • Entre liberté de choisir son avenir professionnel et algorithme pour l’affectation
  • En guise de conclusion

De l’éducation punitive à l’éducation coconstruite

  • Un régime disciplinaire facteur de révoltes lycéennes
  • De la surveillance à l’assistance éducative et pédagogique
  • L’école primaire à la recherche du bien-être des élèves
  • Vers des pratiques pédagogiques plus motivantes
  • Vers des parents impliqués dans la coéducation
  • En guise de conclusion

De la pensée formatée à l’esprit critique

  • Une école entre formatage et formation
  • Des connaissances insuffisamment reliées entre elles
  • L’essor des démarches pluridisciplinaires
  • Le débat argumenté comme modalité d’enseignement
  • De l’éducation aux médias à l’éducation aux médias et à l’information
  • L’école, espace de démocratie vivante
  • Des programmes au curriculum
  • L’esprit critique face à de nouvelles tentatives de formatage des esprits
  • De « boucler le programme » à prendre le temps de l’écoute pour faire acquérir l’essentiel
  • En guise de conclusion

Du cerveau à remplir au cerveau à comprendre

  • Des questions nouvelles relatives à l’intelligence
  • Le temps des didactiques disciplinaires
  • Le retour à des réflexions a-disciplinaires
  • Les techniques au service de la motivation
  • En guise de conclusion

D’une évaluation-sanction à une évaluation positive

  • De la notation sèche à une évaluation en douceur
  • L’explicitation des modèles d’évaluation des élèves
  • De la difficulté d’apprécier les compétences
  • Des compétences en évolution
  • En guise de conclusion

De l’École des exclusions à l’École inclusive

  • Une École durablement inéquitable
  • Des efforts pour un peu plus d’équité
  • De l’intégration à l’inclusion
  • En guise de conclusion

Conclusion – Le bonheur, un cap pour l’École dans le monde

  • Des droits de l’enfant à son bonheur
  • De l’évaluation des compétences à une vision plus globale de l’élève
  • Des critères qualitatifs pour construire une École du bonheur

Bibliographie

 

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